Y’a qu’à pas baiser

15.00

Un film de CAROLE ROUSSOPOULOS

France, 1971, couleur, 17 min, version française

Description

Réalisé en 1973, alors que l’avortement n’est ni autorisé ni légal en France (1), le film donne le ton dès la première image du générique avec son titre « Y’a qu’à pas baiser ».
Débute le journal télévisé INF2 qui consacre un dossier à l’avortement intitulé « L’avortement libre : pour ou contre? », dossier dont le premier intervenant est le professeur Jérôme Lejeune (2) qui stigmatise le marché commun de l’avortement et les avorteurs en blanc, soulignant que le sang du fœtus est rouge comme celui de la mère.

Sur le passage d’une manifestation de militantes et militants pour la liberté de l’avortement, des femmes affirment « Elles ont raison ! ». D’autres applaudissent de leurs fenêtres et balcons. Une vieille dame demande à la réalisatrice « C’est quoi? », Carole Roussopoulos répond : « Il s’agit de défendre le droit à l’avortement et à la contraception. » À la question de la réalisatrice sur les méthodes à employer pour ne pas être enceinte, elle rit, puis rétorque « Ils ont qu’à pas baiser. Et toc ! ».

Une discussion entre une femme et son médecin gynécologue aborde les notions de plaisir dans les relations sexuelles, les rapports sexuels entre femmes et hommes. Puis la réalisatrice tourne en temps réel un avortement par aspiration (méthode Karman) (3). La séquence de huit minutes débute par la remise d’un miroir à la femme qui peut ainsi voir le col de son utérus, son vagin. L’avortement est vu tantôt du point de vue de la femme qui avorte, tantôt du point de vue de celle qui pratique l’aspiration à l’aide d’une sonde souple en plastique semi-rigide adaptée à une seringue. La caméra montre la sonde introduite dans l’utérus, sonde à laquelle on imprime un mouvement de rotation pour évacuer le contenu du vagin. L’ambiance qui règne autour de la femme est détendue, les personnes autour d’elle sont attentives. Un véritable échange a lieu. La femme se repose un peu puis se relève.

De nouveau des images de la manifestation apparaissent et des femmes entonnent le chant «Levons-nous femmes esclaves et brisons nos entraves. Debout ! ». (4)

Notes :
(1) En avril 1971, le manifeste des 343, dit Manifeste des 343 salopes est publié dans le Nouvel Observateur. En 1973, le manifeste de 331 médecins affirmant pratiquer l’avortement. En 1975, le vote de la loi Veil autorise l’interruption volontaire de grossesse et dépénalise l’avortement.
(2) L’organisation « Laissez-les vivre », dirigée par le docteur Jérôme Lejeune, un médecin connu pour ses recherches sur les maladies chromosomiques, se bat contre l’avortement, soutenue par les milieux chrétiens, politiques et médicaux, notamment au conseil de l’ordre (cf. Paul Cesbron « Menaces sur la liberté d’avorter » in « Le Monde diplomatique » février 1997)
(3) La méthode Karman est une technique d’aspiration endo-utérine. La dilatation du col étant minime et l’opération à peu près indolore, elle peut être pratiquée sans anesthésie. L’opération dure entre 5 et 15 minutes. Cette méthode est utilisée par les groupes de femmes et les médecins partisans de l’avortement libre.
(4) Cette chanson dénommée « L’hymne des femmes », ou « L’hymne du M.L.F » se chante sur l’air du Chant des marais. Elle été composé en 1971 par le groupe des Petites marguerites.

Informations complémentaires

Poids 0.2 kg