Dans le champ

Témoigner pour le féminisme

Témoigner pour le féminisme

Les archives du féminisme, basées à Angers, ont déposé au Centre audiovisuel Simone de Beauvoir un ensemble d’entretiens qui constituent le fonds « Témoigner pour le féminisme ». Ce fonds se compose de différents enregistrements accessibles à nos cotisantes et cotisants, ils offrent aux étudiant.es et chercheur.euses l’opportunité d’entendre les témoignages de femmes qui ont pris part aux luttes féministes à partir des années 70.

Le premier ensemble d’entretiens a été réalisé par Carole Roussopoulos au moment du tournage de son film Debout ! Une histoire du Mouvement de libération des femmes 1970 – 1980, en 1999. 21 femmes, françaises et suisses, y évoquent leur parcours de militantes féministes.

Dans ces premiers entretiens, nous pouvons entendre ceux de :

Nadja Ringart, Claire-Lise Stehlé, Anne Zelensky, Marie-Jo Bonnet, Odile Dhavernas, Annie Sugier, Maya Surduts, Marianne Ebel, Gabrielle Brodmann, Marie-Jo Glardon, Diane Gilliard, Rina Nissim, Rosangela Gramoni, Doudou Denisart, Emmanuelle De Lesseps, Franceline Dupenloup, Françoise Picq, Christine Delphy, Jacqueline Feldman, Martine Chaponnière et Hélène Bregani

EXTRAIT 1 Christine Delphy, Tournage Debout ! Une histoire du Mouvement de libération des femmes  1970 – 1980, Carole Roussopoulos 1999

De 2006 à 2010, la commission audiovisuelle d’archives du féminisme, composée à l’époque d’Hélène Fleckinger, Françoise Flamant, avec Laure Poinsot, et Barbara Wolman enregistrent de nouveaux entretiens à Paris et en région parisienne. Puis en 2011, Françoise Flamant s’associe à Josiane Szymanski pour en tourner 3 nouveaux, à Nantes et Angers.

Voici la liste des femmes entendues lors de cette série d’entretiens, désormais disponibles aux chercheuses :

Suzanne Képès, Françoise Flamant, Andrée Michel, Anne Zelensky, Annie Sugier, Xavière Gauthier, Marcelle Devaud, Josy Thibaut, Nelly Trumel, Evelyne Rochedereux, Marie-Françoise Gonin, Marie-Claude Caillaud, et Janie Michel

Enfin, en 2021, Marine Gillis dépose au Centre 35 nouveaux entretiens qu’elle a récoltés ces dernières années en pays de Loire et Bretagne.

Dans cette dernière série d’entretiens, ont été entendues Catherine Barbotin, Christian Bonnaud, Danielle Bousquer, Madeleine Bouttier, Andrée Chapalain, Anna Chouat, Anne-Marie Couder, Catherine Debruyères, Paquita Franco-Blanchard, Martine Gassiot et Claude Perret, Brigitte Gendre, Anne-Marie Giffo-Levasseur, Marie-Françoise Gonin, Marie-Madeleine Grangé, Louisette Guilbert, Catherine Guy, Danielle Largillière, Yvette Le Govic, Janou Mathé, Bernard Meslé, Marie-Françoise Meslé, Christine Morette, Nolwenn Pedrono, Fanfan Pierron, Monique Préau, Françoise Rampillon-Mignon, Micheline Raoul, Rose-Marie Sanchez, Pascale Scilbo, Françoise Soulimant, Anne Valin et Voix Rebelles.

EXTRAIT 2 : Catherine Debruyères dans un entretien réalisé par Marine Gillis, 2020

N’hésitez pas nous contacter à doc@centre-simon-de-beauvoir.com pour explorer ces témoignages.

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Les cafés des femmes de l’association Souffles d’Elles.

Les cafés des femmes de l’association Souffles d’Elles.

Souffles d’Elles est une association fondée en 2004 et présidée par Marie-Jo Bonnet. Pendant 5 ans, les Cafés des femmes de l’association reçoivent une centaine de femmes créatrices qui viennent présenter leur travail et leurs expériences à la Coupole, un dimanche par mois. En 2021, Anemari Vierge a déposé au Centre audiovisuel Simone de Beauvoir 22 enregistrements de ces Cafés des femmes, ils seront bientôt accessibles à nos cotisant.e.s.

En 2010, le Café des femmes fête les 40 ans du Mouvement de libération des femmes au café l’Hélicon, et consacre cinq séances spéciales au « MLF par celles qui l’ont vécu ». Les enregistrements de ces cafés des femmes ont été déposés par Marie-Jo Bonnet fin 2021 également.

Ces derniers enregistrements sont dorénavant consultables par les cotisantes et cotisants du Centre, c’est une porte d’entrée vers l’histoire du Mouvement.

Le 28 février 2010, le Café des femmes, intitulé L’émergence du MLF, donnait la parole à Emmanuèle de Lesseps, Christine Fauré et Liane Mozère.

Elles évoquent les débuts de leur engagement : l’expérience de mai 68, les groupes féministes précédant le Mouvement de libération des femmes, leurs autres expériences ayant nourri leur militantisme.

Café des femmes Le MLF par celles qui l’ont vécu : L’émergence du MLF / dépôt Marie-Jo Bonnet

Le 28 mars, il était question des premiers journaux avec Jacqueline Feldman, Françoise Collin et Xavière Gauthier.

Jacqueline Feldman revient sur Libération des femmes année zéro qui a d’abord été un projet de livre avec Anne Zelensky avant d’être publié dans Partisans. Il est ensuite question du Torchon brûle. Françoise Collin raconte les origines de la revue Les cahiers du Grif tandis que Xavière Gauthier, évoque d’abord Les Parleuses, échanges avec Marguerite Duras qui ont été enregistrés, puis la revue Sorcières dont l’idée était de se consacrer aux productions des femmes en mettant en avant ce qui les distinguaient de celles des hommes.

Café des femmes Le MLF par celles qui l’ont vécu : Les premiers journaux / dépôt Marie-Jo Bonnet

Le 25 avril, le café des femmes s’intéressait à la liberté sexuelle avec Marielle Issartel, Charles Belmont, et Marie-Jo Bonnet.

Le rôle des lesbiennes au sein du Mouvement de libération des femmes et des mouvements gay est abordé, Marie-Jo Bonnet évoque le groupe des Polymorphes perverses, Arcadie, ou encore le FHAR et les Gouines Rouges. Marielle Issartel revient sur la lutte pour obtenir la légalisation de l’avortement, l’apprentissage de la méthode Karman, les pratiques du MLAC, la question de la médicalisation ou non de l’acte d’avortement. Question est posée aussi de savoir si les femmes ont été victimes de la liberté sexuelle des hommes.

Café des femmes Le MLF par celles qui l’ont vécu : La liberté sexuelle / dépôt Marie-Jo Bonnet

Le 30 mai, les créatrices étaient à l’honneur avec Raymonde Arcier, Anne-Marie Faure-Fraisse et Françoise Flamant.

Raymonde Arcier revient sur son travail de collage dans Le Torchon brûle et ses tricots au crochet, sur ce qu’elle appelle de « l’art ménager » pas rentable. Elle évoque la difficulté d’être une femme quand on est artiste. Françoise Flamant raconte le premier festival des films de femmes en France, Musidora, en 1974 et parle de sa rencontre avec les charpentières qui deviendront les protagonistes de son film Raising the Roof. Anne-Marie Faure-Fraisse, elle, parle de son expérience au sein du groupe vidéo féministe Vidéa. Au cours de la discussion suivant la présentation, la question de la transmission et de l’actualité des luttes féministes est soulevée (nous sommes avant #Metoo).

Café des femmes Le MLF par celles qui l’ont vécu : Créatrices – cinéma, arts, vidéo : Musidora, Videa, les plasticiennes / dépôt Marie-Jo Bonnet

Enfin, le 20 juin, le dernier café des femmes de cette série abordait la révolution culturelle et symbolique des femmes avec Roseau Grange et Rosi Braidotti.

Roseau Grange évoque son travail de création au sein du collectif des femmes en révolte, les groupes de paroles de femmes, le premier festival de films de femmes à New York et les initiatives qui suivront en France. Rosi Braidotti parle de son parcours de chercheuse, de l’influence de Derrida et Deleuze sur son travail.

Café des femmes Le MLF par celles qui l’ont vécu : La révolution culturelle et symbolique des femmes / dépôt Marie-Jo Bonnet

Ce « Dans le champ » a été réalisé grâce au travail de notre stagiaire Mathilde Ménier, merci à Marie-Jo Bonnet pour sa relecture.

Si vous avez une cotisation annuelle de consultation en cours, vous pouvez accéder comme d’habitude à ces vidéos sur demande à doc@centre-simone-de-beauvoir.com.

Plus d’infos sur le travail de Marie-Jo Bonnet et l’association Souffles d’elles ici.

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Les manifestations

Les manifestations

Depuis sa création en 1982, le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir garde la mémoire de manifestations féministes et LGTBTQ+ historiques, petite sélection.

1971, dans Le FHAR, Carole Roussopoulos filme la 1ère manifestation de rue gay et lesbienne en France, à Paris, qui se déroule à l’intérieur de la traditionnelle manifestation syndicale du 1er mai 1971.

Le FHAR (extrait) / Carole Roussopoulos – Video out, 1971 / Centre audiovisuel Simone de Beauvoir

1973, Y’a qu’à pas baiser nous donne à voir et à entendre une grande manifestation pour le droit à l’avortement et l’information sur la contraception : slogans, chants, femmes et enfants sont là, les luttes féministes ont fait le choix de l’humour pour rallier des passantes pas toujours très acquises à cette cause.

1975, La Marche des femmes à Hendaye, de Carole Roussopoulos et Manifestation à Hendaye – 5 octobre 1975 du groupe VIDEA (Anne-Marie et Isabelle Fraisse) témoignent de la mobilisation des femmes venues de toute la France pour soutenir les espagnol.e.s dans leur combat contre le régime franquiste et dénoncer l’éxécution de cinq militants anti fascistes . Lors de cette manifestation est utilisé le slogan « Le machisme fait le lit du fascisme » mais en fin de bande de Manifestation à Hendaye – 5 octobre 1975, en voix off, Dominique Poggi s’interroge sur le fait que les femmes ont ici manifesté leur solidarité à l’ensemble de la population espagnole, sans faire assez de place à la lutte des femmes opprimées par les hommes : servir la lutte des classes, est-ce servir les luttes féministes ?

Manifestation à Hendaye – 5 octobre 1975 (extraits) / Anne-Marie Faure-Fraisse et Isabelle Fraisse – VIDEA, 1975 / Centre audiovisuel Simone de Beauvoir

1975, avait été déclarée année internationale de « LA » femme par l’ONU. Mais les femmes n’allaient pas se laisser confisquer leurs luttes et revendications révolutionnaires, les mesurettes, très peu pour nous ! Le 8 mars, comme chaque année, les femmes manifestent et chantent, entre autres, le slogan « Les hommes savent plus quoi faire, pour nous remettre au pas, voilà qu’ils nous libèrent, il nous manquait plus qu’ça ! ». Huit mars 1975 est un film signé du groupe Videa.

Huit mars 1975 (extrait) / C. Lahourcade, S Guérin, A.M. Faure-Fraisse, I. Fraisse – VIDEA, 1975 / Centre audiovisuel Simone de Beauvoir

1976, Où est-ce qu’on se mai ? de Ioana Wieder pose à nouveau la question de l’articulation des luttes féministes et de la lutte des classes. Cette bande donne la parole à des féministes dénonçant la violence des militants CGT envers elles pendant la manifestation du 1er mai 1976.

1977, Le lézard du péril mauve et Ortie 14 (Dominique Poggi et Catherine Lahourcade) captent une manifestation organisée par des lesbiennes majoritairement et des gays pour dénoncer la campagne menée aux Etats-Unis par Anita Byrnat (chanteuse et membre de la droite religieuse) contre l’homosexualité et réalisent Manifestation contre la répression de l’homosexualité : juin 1977. Au passage du cortège, certaines réactions témoignent de la nécessité de cette manifestation dénonçant la haine ambiante contre les homosexuel.le.s, femmes et hommes.

1986, La manifestation pour le remboursement de l’I.V.G est filmée par le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir et aujourd’hui conservée dans notre fonds, tout comme nombre de manifestations contre les violences faites aux femmes, les manifestation du 8 mars, la manifestation de décembre 2012 pour le mariage pour tous ou encore aujourd’hui les marches des fiertés. En 2021 par exemple, nous avons filmé les manifestations féministes à Paris les 7 et 8 mars, La manifestation pour la PMA du 25 avril, et la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles du 20 novembre. Ces rushes sont consultables par les chercheuses et chercheurs, étudiant.e.s, artistes et réalisatrices et réalisateurs cotisant au Centre audiovisuel Simone de Beauvoir.

Retrouvez dans notre boutique DVD certains des titres évoqués ici :

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